Cancer

Deathmask, en anglais (ainsi qu'en japonais où le mot a été repris), signifie « masque mortuaire ». Comme il l’explique lui-même dans le tome 9 du manga, Deathmask porte ce surnom en raison de son habitude particulièrement macabre de collectionner les têtes de ses victimes comme autant de trophées funestes.

Les Death Masks (masques mortuaires) constituent une très longue tradition humaine que l’on retrouve dans l’ensemble des civilisations antiques (Egypte – avec le fameux masque de Toutankhamon, Grèce – avec le célèbre masque mycénien d’Agamemnon, Rome, Amérique du Sud, Chine, Japon). Certains de ces artefacts remontent au 4ème siècle avant Jésus Christ. Cette tradition a perduré en Europe, et en particulier en Italie, jusqu’à la Renaissance. Ainsi, le célèbre auteur de la Divine Comédie, Dante Alighieri, a bénéficié d’un tel traitement puisque son célébrissime masque funéraire est encore aujourd’hui exposé à Florence.

Les Masques mortuaires ont de multiples rôles et de multiples significations, l'une d'entre elles étant donc comme nous l’avons vu de « capturer la magnificence d'un personnage connu et reconnu, et de rendre compte à la postérité de sa valeur ». Ces Masques sont généralement moulés au plâtre directement sur le visage du défunt. Souvent conservés par la famille comme autant de reliques d'un être cher disparu, ces masques furent également utilisés par la médecine pour figer le visage d'un homme décédé d'une maladie particulière (et généralement peu connue à l’époque) et ainsi rendre compte des différents symptômes qui auront profondément marqué le visage du malade, et permettre aux médecins et autres élèves de les étudier.
N'oublions pas les fameux "Death Masks" propres à la culture mycénienne, comme ceux mis au jour par le célèbre archéologue Schliemann dans les tombes princières mycéniennes du cercle de tombes à fosse A. Ces masques constitués d'une feuille d'or appliquée sur la face ont été travaillés par les orfèvres sur le visage même des défunts, épousant dans les moindres détails les traits des souverains disparus et scellant à jamais la majesté de leurs visages. Les Mycéniens avaient une conception funéraire assez proche des Egyptiens : l’âme ne quitte pas le tombeau et se décompose avec l'enveloppe charnelle. D’où ces masques d’or que portaient les cadavres des rois pour conserver à jamais leurs traits physiques les plus identifiables.

Le masque mortuaire avait jadis surtout une valeur sacrée. Ces masques mortuaires étaient ainsi utilisés par certains groupes humains afin d'essayer de capturer l'âme de leurs ennemis. Ceci souligne l'importance du visage, qui n'est pas qu'une simple partie du corps, mais qui est le véritable reflet de l'âme, la partie la plus fragile de l'homme et celle qui se donne à voir sans pouvoir se protéger .

La constellation du Cancer (« Crabe », en latin) est une des treize constellations situées sur l'écliptique, entre les Gémeaux et le Lion. Bien qu'elle soit encadrée par les majestueuses constellations du Taureau, d'Orion, des Gémeaux et du Lion, la constellation du Cancer n'en partage pas les splendeurs puisqu’elle constitue, avec les Poissons, la constellation la moins distincte du zodiaque. Il y a 2000 ans, le Soleil y atteignait son solstice d'été, avant que la durée des jours ne se remette à décliner. C'est sans doute pour cette raison que les Chaldéens, par analogie avec la démarche à reculons du crabe, l'assimilèrent les premiers à ce crustacé. Les Grecs calculèrent plus tard que lors du solstice d'été, le Soleil est à 23° 27’ au nord de l'équateur céleste. Par suite, le parallèle situé à cette latitude sur notre globe fut appelé tropique du Cancer (même s’il devrait être nommé en toute rigueur à notre époque « tropique des Gémeaux »). A noter que la constellation fut également baptisée dès cette époque « l’Ecrevisse ». Les deux dénominations coexisteront jusqu’à la Renaissance. Les Égyptiens y voyaient plutôt le scarabée de Khepri, dieu du soleil levant et symbole de la renaissance après la mort.

Dans l'Antiquité, la constellation était également appelée « la porte de l'homme » car on pensait que c'était par elle que venaient les âmes pour s'incarner dans les nouveaux nés. Son élément principal est l'amas ouvert M44, aussi appelé Praesepe (l'Etable ou la crèche), appelé ainsi car d’après Pline, c’est là que se nourrissent les deux ânes de Dionysos et Silène. Dans les pays anglo-saxons, cet amas est plutôt appelé « beehive » (la ruche) car il fourmille de petites étoiles dont le cortège céleste peut s’apparenter à celui des abeilles.. A cause de sa couleur bleuâtre, les Chinois le nommaient Tseih She Ke (Sekishiki ou shishiki en japonais), ce qui signifie « l'exhalation des cadavres empilés », ce que nous appelons « feu follet », phénomène dû à l'inflammation spontanée de phosphure d'hydrogène émanant des corps en décomposition, fréquent dans les cimetières et les marécages. Notons que le Cancer constitue le quatrième signe zodiacal alors que pour les Chinois, ce chiffre revêt un aspect maléfique. Les Chinois pensaient également que ces âmes pouvaient se réincarner en s’extirpant de l’Au-Delà par la constellation du Capricorne, aux antipodes du Cancer (parcours que l’on pourrait rapprocher à celui de Shiryû dans le Sanctuaire…mais dans le sens inverse !).
Pour les Grecs, cette constellation représente le crabe géant qu'Héra envoya aider l'Hydre de Lerne lors de son combat contre Héraclès. Le crabe, de taille supérieure et nommé Carcinos (KarkinoV, "crabe" en grec), pinca le héros à la jambe, ce qui rendit ce dernier furieux. Il tua le crabe en l'écrasant du pied. Pour le récompenser de son courage, Héra plaça l'animal au nombre des constellations, mais mécontente de son échec, elle le punit en ne lui octroyant aucune étoile brillante.

Il existe au Japon des crabes qu'on appelle Heike-gani (crabes Heike). Leur carapace a une forme telle qu'elle rappelle celle d'un visage humain . En raison de leur grand nombre dans la région de la mer Intérieure, une légende veut qu'ils soient la réincarnation des morts de la famille Heike (ou Taira) défaite par les Genji (ou Minamoto) lors de la bataille marine qui y eut lieu en 1185. On comprend donc mieux le nom de Deathmask que Kurumada a donné au Gold Saint du Cancer.

Le Yomotsu-hirasaka (Pente de Yomi) est la pente qui sépare le monde des vivants du pays de Yomi, qui est le nom que les japonais donnent au monde des morts. Les kanji utilisés pour écrire Yomi signifient « source jaune » (la fameuse « fontaine jaune » de Saint Seiya Abel) car en Chine, le jaune est la couleur associée à la terre et le monde des morts y est décrit comme une source souterraine.

Deathmask ne dispose que d'une seule attaque, ce qui tendrait à prouver que cette abominable personne, sûre d’elle-même, n'a jamais jugé utile d'explorer d'autres techniques pour ses basses besognes. Mais sa puissance compense l'absence de techniques complémentaires. Il s'agit du Seki Shi Ki Meikai Ha, que l'on pourrait traduire en substance par "Vagues des Enfers emportant les âmes". Cette technique aspire l'esprit de l'adversaire jusqu'au fond des Enfers, où elle sera jetée directement dans le puit de la mort (Yomotsu-hirasaka), laissant son enveloppe charnelle à jamais inerte sur terre.

Plus rapide qu'un tour operator !

Seki Shi Ki Meikai Ha

[Extrait sonore - MP3]

Le cruel Deathmask apparaît pour la première fois dans le Volume 8, au Chapitre "Le moment de vérité". Il est envoyé par le Grand Pope pour assassiner le Gold Saint de la Balance, qui n'est autre que Dôko, le maître de Shiryû. On y apprend qu'à la différence des autres Gold Saints, Deathmask est parfaitement au fait de la nature maléfique du Grand Pope et continue à le servir car selon lui, il incarne la force qui représente la véritable justice. Shiryû qui avait suivi la discussion entre les deux Gold Saints s'interpose alors pour protéger celui qui a fait de lui un Saint. A la surprise du Cancer, le jeune chevalier du Dragon parvient à lui décocher un coup puissant. Deathmask se décide donc à faire appel à sa plus puissante technique, le Seki Shi Ki Meikai Ha ! Heureusement pour notre Bronze Saint, celui-ci est sauvé par l'intervention de Mû, Gold Saint du Bélier. Ne voulant pas risquer d'affronter deux membres aussi puissants de son ordre, Deathmask préfère battre en retraite, non sans avoir invité Shiryû à le rejoindre au Sanctuaire pour qu'ils puissent continuer leur combat.
Et c'est effectivement là-bas que se déroulera leur affrontement final. Dans le Volume 9, au Chapitre "Le combat à mort de la maison du Cancer", Seiya et Shiryû pénètrent dans la demeure du Gold Saint pour y découvrir une macabre décoration : murs, sol et plafond sont recouverts par les visages des innocentes victimes du Saint avide de sang ! Celui-ci en retire même de la fierté : pour lui tous ces visages sont autant de médailles, symboles de sa force. Shiryû demande alors à Seiya de partir et de le laisser affronter le Cancer en duel.
Ce dernier déclenche alors sa terrifiante technique et l'esprit du chevalier du Dragon s'envole pour le puits des âmes. Heureusement Athéna intervient pour le ramener dans la maison du Cancer. Shiryû déclenche alors sa Colère du Dragon que son adversaire bloque d'autant plus facilement qu'elle lui a déjà été portée. Puis il contre-attaque en renvoyant notre héros une nouvelle fois dans le puits aux âmes. Mais sentant les prières de Shunrei, il craint un nouveau retour d'entre les morts du Dragon et se rend sur place pour en finir une fois pour toutes avec le jeune homme. Alors qu'il allait projeter celui-ci directement dans le puits aux âmes, les prières de Shunrei le perturbent une nouvelle fois. Deathmask utilisent alors ses pouvoirs pour jeter Shunrei dans la Cascade de Rozan.
Ivre de rage, Shiryu déchaîne toute sa puissance et met à mal le cruel Saint. Cependant, celui-ci reste protégé par son Armure d'or et réussit à projeter le Dragon dans le sombre puits. Le jeune Saint réussit à se raccrocher au bord du précipice et tente de frapper la jambe de son adversaire. A la grande surprise de ce dernier, sa protection s'ôte d'elle-même, permettant au Dragon de lui casser la jambe. Puis c'est au tour ce celle de son bras de se retirer, finalement suivie par l'ensemble de l'Armure. La tenue sacrée s'est enfin lassée des infamies de son propriétaire et ne le reconnaît plus digne de la revêtir.
Cependant, par esprit d'équité, Shiryû retire lui aussi son Armure. La victoire appartiendra à celui des deux qui intensifiera le plus son Cosmos. Et sans surprise, c'est le valeureux Shiryû qui remporte le duel, projetant Deathmask dans son propre puits et réintégrant alors son enveloppe corporelle.

On retrouve cependant Deathmask dans le Volume 19 (Chapitre "Résurrection ! Hadès, les 108 étoiles maléfiques"). Accompagné d'Aphrodite des Poissons et sous le commandement de Sion, l'ancien Grand Pope, il a accepté de revêtir un des Surplis du Dieu des morts pour aller chercher la tête d'Athéna en échange d'une nouvelle vie. Il est cependant tenu en échec par Seiya, arrivé entre temps, puis par Mû qui se décide finalement à employer la Starlight Extinction pour les renvoyer, lui et Aphrodite, d'où ils viennent. Ils atterrissent donc au château d'Hadès où Rhadamanthe du Wyvern les envoie retrouver les morts.

Deathmask fera malgré tout une dernière apparition dans le Volume 26 (Chapitre "Le rassemblement des Chevaliers d'or"), il ressuscite une nouvelle fois aux côtés des autres Gold Saint de cette génération. En effet, seule l'union de ces douze Saints pourra permettre de percer le Mur des Lamentations et d'ouvrir la voie aux Bronze Saints. Et c'est finalement comme champion de la justice que ce triste personnage fera son ultime apparition, se sacrifiant avec ses frères d'armes pour que la paix et la justice triomphent.

C'est dans l'épisode 39 (« Kôsoku ! Mach o koeru kyôken » « La vitesse de la lumière ! Les puissants coups qui dépassent Mach ») que Deathmask fait sa première apparition. Comme dans le manga, il vient à Gorôhô pour éliminer le vieux maître sur ordre du Pope Ares. Pour l'en empêcher, Shiryû entame le combat contre le Gold Saint. Après avoir encaisser le Shôryûha, Deathmask s'apprête à utiliser le Sekishiki Meikai Ha contre le Dragon Saint qui ne doit son salut qu'à l'arrivé de Mû, Gold Saint du Bélier. Le Cancer se retire et invite Shiryû à poursuivre le combat au Sanctuaire.
C'est donc dans la Maison du Cancer que nous retrouvons Deathmask dans l'épisode 48 (« Dragon ! Yomigaere shi no kuni kara » « Dragon ! Reviens du monde des morts »), il y attend Seiya et Shiryû qui poursuivent leur course contre la montre pour sauver Saori. Le Pegasus Saint parvient à échapper à Deathmask et poursuit sont chemin vers la maison du Lion. Le duel commencé en Chine va pouvoir continuer. Les coups de Shiryû ne surprennent plus Deathmask qui déclenche à nouveau le Sekishiki Meikai Ha. Cette fois le Bronze Saint est bel et bien projeté à la frontière entre le monde des vivants et celui des morts, le Yomotsu hirasaka, mais parvient à s'en échapper grâce au Cosmo d'Athéna. Il y est néanmoins renvoyé derechef par le cruel Gold Saint. Dans l'épisode 49 (« Ai ! Shunrei no inori » « Amour ! La prière de Shunrei »), perturbé par les prières de Shunrei et craignant un nouveau retour de Shiryû, Deathmask décide de se rendre lui-même au Yomotsu hirasaka pour envoyer son adversaire dans le monde des morts de ses propres mains. Mais il est à nouveau gêné par les prières de Shunrei et, par télékinésie, fait tomber la jeune fille dans la cascade de Rozan ce qui provoque la fureur du Dragon Saint qui malmène un moment le Saint du Cancer. Dans l'épisode 50 (« Nobore ryû ! Shiryû ikari no cosmo » « Elève-toi dragon ! Le cosmo de la colère de Shiryû »), Deathmask parvient à reprendre le dessus et est sur le point de précipiter Shiryû dans le monde des morts mais il est cette fois arrêté par les âmes des innocents qu'il a tué et qui réclament vengeance. Il n'a néanmoins aucun mal a les balayer comme des fétus de paille.
Mais le Gold Cloth du Cancer qui ne supporte plus sa cruauté le quitte et il se retrouve sans protection face au Dragon Saint qui, par souci d'équité, a lui aussi retiré son Cloth. Il déclenche alors le Sekishiki Meikai Ha, mais l'attaque est inefficace face au Rozan Shôryûha d'un Shiryû éveillé au septième sens et il est projeté dans le monde des morts.

Deathmask reparaît dans le premier épisode de l'OVA Meiô Hades Jûnikyû-hen, (« Arata-naru seisen no hajimari » « Le début d'une nouvelle guerre sainte »). Au côté d'Aphrodite et sous les ordres de Sion, il revient d'entre les morts en tant que Specter d'Hadès pour prendre la vie d'Athéna. Il s'attaque donc au premier guardien du Sanctuaire, Mû. Son Sekishiki Mekai Ha est inefficace face au Crystal Wall de l'Aries Saint. Il revient néanmoins à l'assaut après que Sion a détruit le mur de cristal mais il est cette fois-ci arrêté par Seiya. Deathmask riposte contre le Pegasus Saint qui parvient néanmoins à le tenir en échec. Le combat est interrompu par Mû durant ce qui allait être l'assaut final. Seiya est envoyé par le Saint du Belier sur Star Hill.
Au début de l'épisode 2 (« Dôkoku no sannin » « Les trois se lamentant »), alors qu'il lance un assaut combiné avec Aphrodite contre Mû, les deux ex-Gold Saints disparaissent sous l'effet du Starlight Extinction. Nous les retrouvons dans l'épisode 3 (« Ugomeku mono no kage » « L'ombre de ceux qui grouillent ») en Allemagne au château d'Hadès. Avec Aphrodite, il y massacre les gardes avant d'affronter Rhadamanthys, réclamant audience auprès d'Hadès lui-même, mais le Wyvern Specter ne souffre aucunement ni du Piranhan Rose ni du Sekishiki Meikai Ha et envoie le deux Saints au Yomotsu hirasaka où, après les avoir roué de coups, il les renvoie aux Enfers par le trou de la mort.
Deathmask apparaît encore une fois dans un flashback de l'épisode 12 (« Athena no Cloth » « Le Cloth d'Athéna »). Nous le voyons avec les autres Saints ressuscité par Hadès, il y accepte de façon tacite la proposition de Sion de faire mine d'accepter la proposition d'Hadès de tuer Athéna pour en fait lui remettre son Cloth, quitte à passer pour des traîtres. Les Bronze Saints comprennent alors que même Deathmask était resté fidèle à sa déesse.

Deathmask apparaît aussi dans le film Shinku no shônen densetsu. Ressuscité par Abel, il affronte à nouveau Shiryû pour se venger de lui. Cette fois ci, grâce au Cosmo d'Abel, son Cloth ne peut plus le quitter. Il se rend à nouveau avec le Dragon Saint au Yomotsu hirasaka et sera à nouveau vaincu par un Shiryû ayant repris espoir en se rendant compte que, tant qu'elle ne serait pas tombée dans le trou de la mort, Athéna pouvait encore être sauvée.

Enfin, le Cancer Saint fait une brève apparition dans le film Tenkai-hen josô - overture. On y voit son âme avec celle des autres Gold Saints être condamnée par les dieux à être enfermée pour l'éternité dans une colonne de pierre.

Dans la version française, Deathmask était doublé par Jacques Richard (épisodes 39), lors de son apparition aux Cinq Pics, par Henri Djanik (épisodes 48 et 49), au Sanctuaire, et enfin Serge Bourrier (épisode 50, et film 3 Abel) au yomotsu-hirasaka !